jeudi 1 décembre 2016

L’ordre sort du chaos : la défaite de la gauche aura un coût

Article original de Brandon Smith, publié le 23 Novembre 2016 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr





Comme je l’ai noté dans mon dernier article, Le monde souffre d’une commotion cérébrale après l’élection de Trump, il y a deux conséquences principales à une présidence Trump qui servent réellement les globalistes et les élites à long terme.

La première a pour conséquence de proposer un bouc émissaire parfait pour la crise économique que les élites gèrent depuis 2008. Trump entre à la Maison Blanche avec un mandat politique clair, un mandat qui donne aux conservateurs plus de pouvoir qu’à n’importe quel autre moment de l’histoire des États-Unis. Ce mandat peut sembler un miracle, une main libre sur le pouvoir pour les champions de la souveraineté et de la liberté, afin de vaincre la tyrannie collectiviste des marxistes culturels de la gauche, une fois pour toutes. Cependant, cela pourrait également se retourner, car sous ce mandat TOUT ce qui va se passer de mauvais sous la surveillance de Trump pourra lui être imputé, à lui et à ses disciples. Les conservateurs ont reçu une influence presque absolue sur le gouvernement (ou une influence apparente). Par extension, ils héritent également de la responsabilité absolue, qu’ils le veuillent ou non.


J’ai examiné cette première conséquence en détail, dans de nombreux articles qui ont mené à l’élection de 2016. En fait, c’est la principale raison pour laquelle j’étais tellement certain que Trump serait président. Il est le bouc émissaire idéal ou la chance idéale. Sous Trump, la dernière étape de l’effondrement économique peut enfin être lancée par les élites financières. Dès lors le monde, y compris la moitié de la population des États-Unis, va sans aucun doute immédiatement blâmer le conservatisme, le nationalisme, les défenseurs de la souveraineté et Trump pour la catastrophe. Ils n’y réfléchiront pas à deux fois, sans regarder dans la direction des banquiers mondiaux.

Pour ceux qui se moquent sans réfléchir d’une telle analyse, je vous recommande vivement de rechercher autour du concept de guerre de 4e génération. Je vous recommande vivement d’étudier un article du ministère de la Défense intitulé Des opérations psychologique à la guerre des esprits : la psychologie de la victoire, écrit par le major Michael Aquino (un «sataniste» autoproclamé ) et le colonel Paul Vallely (aujourd’hui un champion de la liberté lui aussi autoproclamé). Je voudrais également obliger les gens à lire L’art de la guerre par Sun Zi, le même manuscrit que toutes les recrues de la CIA sont tenues de lire.
L’essence de la forme de guerre la plus avancée est la capacité de vaincre un adversaire, ou une population, sans avoir à se battre du tout. Au lieu de cela, le maître tacticien cherche à influencer son adversaire à se rendre sans combattre, ou à influencer son adversaire à s’autodétruire. C’est accompli principalement par la propagande, la subversion, la guerre asymétrique (terrorisme et insurrection) et, le plus important, la cooptation.

Comme je l’ai noté dans mon dernier article, si vous voulez être en mesure de prédire avec précision les événements futurs, vous devez comprendre l’esprit des personnes ayant le plus d’influence sur ces événements. Les élites financières, fortement motivées et hautement organisées, sont les plus importantes gardiennes du changement géopolitique aujourd’hui. Connaissez leur esprit et vous saurez le chemin général que demain prendra.

Cela ne veut pas dire que les élites sont «omnipotentes». Franchement, elles n’ont pas besoin de l’être. Avec le manque total de vigilance et de conscience au sein de notre société, les élites n’ont besoin que d’être relativement intelligentes et moralement extrêmement peu concernées pour manipuler les masses. Quand les sceptiques soutiennent contre moi que les élites «doivent être omnipotentes pour influencer le récit social de la manière dont je le décris», je rigole. Toute personne d’intelligence supérieure à la moyenne et avec des capitaux illimités (comme l’ont de fait les élites financières) peut faire des dégâts considérables sur une société, mettre les empires à genoux et conditionner la population à réfléchir et à réagir d’une manière spécifique.

Si j’avais les mêmes ressources à ma disposition que les élites (et le même manque de conscience), je pourrais probablement faire un bien meilleur travail qu’eux, quand ils manipulent des résultats géopolitiques. Ils font de nombreuses erreurs, si vous prêtez une attention particulière à leurs actions. Je ne me considère pas vraiment comme la personne la plus intelligente du quartier, et encore moins «omnipotent». C’est une notion stupide. La réalité est que plus la population est ignorante, plus il est facile de la contrôler et de la détourner. Pour les ignorants, les élites peuvent sembler «omnipotentes». Elles ne le sont pas. Elles ont simplement des gens plus intelligents que la moyenne à leur disposition et une presse payée pour imprimer tout ce qu’elles veulent.

Plus une population donnée est intelligente et vigilante, plus il est difficile de l’influencer par la tromperie. C’est très simple. Pour le dire encore plus brutalement, les élites s’en tirent avec une tyrannie subversive, parce qu’il y a trop de gens délibérément stupides.

Suivant cette ligne de pensée, il y a une deuxième conséquence à l’élection de 2016 qui m’inquiète beaucoup : le potentiel de cooptation du Mouvement de la Liberté, la seule force opposée existante au mondialisme. La cooptation exige la centralisation de la pensée et des actes d’un groupe sous l’influence d’un petit nombre de mains, ou d’un seul chevalier blanc. Comme je l’ai noté dans mon article Est ce qu’une présidence Trump peut vraiment changer la donne en mieux ?, publié en mars de cette année :
L’autre aspect ingénieux de la campagne de Trump, est qu’il est vraiment en service commandé contre Hillary Clinton, candidate libérale encore plus détestée que Barack Obama. Elle est une candidate avec un casier judiciaire potentiellement grave et un penchant pour une vision communiste du monde pure et dure, bien au-delà de celle de Bernie Sanders. Ceux d’entre nous qui ont travaillé dans le domaine de l’écriture assez longtemps et ont touché à la fiction, savent que pour créer un héros fantastique, vous devez d’abord investir encore plus d’énergie à créer un méchant fantastique. Le héros n’est rien sans le méchant.
L’horreur absolue inhérente à la perspective d’une présidence Hillary Clinton est comme un ajout de nitroglycérine à la campagne de Trump. (Et oui, je suppose que, selon les résultats des primaires à ce jour, l’élection finale se fera entre Trump et Clinton).
Et, comme je l’ai expliqué dans mon article Clinton contre Trump et la cooptation du mouvement Liberté publié en septembre :
Chaque fois que vous avez une rébellion centrée sur des idéaux inhérents à la liberté, les institutions totalitaires ont du mal à intervenir. Le problème est que la liberté est non seulement morale, mais pratique. Partout où la vraie liberté existe, les gens ne sont pas seulement plus heureux, mais plus productifs et prospères. Il est difficile pour un tyran de combattre une rébellion fondée sur la liberté, parce que l’idée est plus puissante que toute arme ou toute forme de trahison. Peu importe le degré d’avancement de la tyrannie, et peu importe combien de rebelles ils emprisonnent ou tuent, l’idée de liberté perdure.
La seule façon de détruire une rébellion comme celle-ci, une rébellion comme le mouvement Liberté, est d’en faire quelque chose d’autre que la liberté. Les pouvoirs en place doivent convaincre ce mouvement de soutenir des politiques qui sont destructrices de ses propres idéaux. Si cela peut être fait, alors la rébellion a perdu l’avantage de ce principe, le seul avantage qui compte vraiment.
La cooptation du mouvement de la liberté n’est pas nécessairement directe. Elle peut être atteinte par ce que j’appelle l’«absorption». Prenez note que les médias traditionnels et les élites évitent d’utiliser l’étiquette «mouvement de liberté» à tout prix, parce que c’est quelque chose que nous nous sommes étiquetés à nous-mêmes, il y a plusieurs années. Au lieu de cela, ils cherchent à contrôler comment nous sommes appelés, nous qualifiant de «populistes», d’Alt-Right. Le mouvement de la Liberté lutte depuis longtemps contre les mondialistes dans la guerre de l’information. Le républicain conservateur moyen est nouveau dans cette bagarre, et pourtant le mouvement de liberté est appelé l’Alt-Right ?

Même Bloomberg a souligné avec une joie relative que le Tea Party (mouvement de liberté), un mouvement que les gauchistes méprisent avec chaque fibre de leur être, pourrait être dévoré par la campagne de Trump et reconstitué en quelque chose d’autre. Lisez leur éditorial The Tea Party rencontre son créateur, mais seulement si vous avez un estomac solide.

Dans la lutte contre la gauche marxiste, il est important de ne pas perdre de vue notre identité originelle, ni les élites au sommet de la pyramide. Il est également important que nous n’abandonnions pas nos principes originaux, afin d’atteindre la «victoire» sur nos adversaires. C’est un problème très difficile à discuter quand on considère ceux que nous combattons.

J’ai toujours dit que c’était le culte de la justice sociale et son zèle qui ont conduit à la montée de Trump. Ce sont eux qui ont créé la tempête de feu dans l’espace public, avec leur mépris ouvert pour notre droit à la liberté de pensée et notre liberté d’expression. Mais gardez à l’esprit que tout cela s’est passé avant, et avec des résultats terribles.

En Europe, au cours des années 1920 et au début des années 1930, la montée générale du fascisme a été une réponse directe à la crise économique et à l’insurrection du communisme. Le communisme est essentiellement le collectivisme à l’extrême gauche du spectre politique. Le fascisme est un piège collectiviste dans lequel la «droite» tombe parfois. Les deux mènent à la centralisation et à la tyrannie.

Le communisme est la tyrannie prétendant saper les forts et les indépendants afin de faire place aux faibles. Le fascisme est la tyrannie prétendant virer les faibles pour faire la place aux forts.

Ce sont ces deux extrêmes politiques que les élites ont utilisées au cours du siècle dernier pour dominer les résultats géopolitiques. Encore une fois, pour ceux qui sont sceptiques, je recommande vivement les recherches approfondies et les preuves présentées par Antony Sutton, qui a résumé succinctement le FAIT que la Révolution bolchevique et la montée du Troisième Reich ont été financées et gérées par les élites de Wall Street et les intérêts bancaires internationaux.

Les élites ont notoirement joué l’extrême-gauche contre la droite, afin de conduire les conservateurs à l’extrême opposé. Ce qui me préoccupe, ce n’est pas seulement que, grâce à Trump, les élites puissent facilement faire passer les mouvements conservateurs comme boucs émissaires d’une crise économique mondiale, mais aussi par l’intensité du vitriol que les guerriers de la  justice sociale ont laissé derrière eux, affolés par leur défaite électorale face à Trump. Les conservateurs peuvent être poussés à abandonner leurs idéaux constitutionnels, pour devenir le monstre qu’ils espéraient détruire.

Carroll Quigley, élitiste du CFR et mentor de Bill Clinton, a été très ouvert sur les plans des mondialistes pour établir une gouvernance mondiale, dans son livre Tragedy and Hope. La citation suivante de Carroll Quigley dans Dissidents : En avons nous besoin ?  pourrait être considérée comme une propagande anti-droite, mais je la considère comme un avertissement sur comment les élites voient l’exploitation potentielle de la droite politique en Amérique.
Par exemple, j’ai parlé de la classe moyenne inférieure comme l’épine dorsale du fascisme à l’avenir. Je pense que cela peut arriver. Les membres du parti nazi en Allemagne étaient constamment des classes moyennes inférieures. Je pense que les mouvements de droite dans ce pays sont assez généralement dans ce groupe.
Encore une fois, le mouvement de la Liberté ne peut être vaincu directement par les globalistes. Si la lutte se résume à une confrontation ouverte entre liberté et globalisme, les globalistes perdront inévitablement. Au lieu de cela, il me semble que les globalistes sont plus qu’heureux de permettre à Trump d’entrer à la Maison Blanche ou de l’y installer, comme un moyen de dépeindre le mouvement de la Liberté comme un vilain personnage, plutôt que le héros rebelle de notre récit.

Jusqu’à présent, il semble que les tentations de revenir au fascisme soient nombreuses. Mettons de côté la menace du terrorisme ISIS et réfléchissons à la folie présentée par la gauche.

Quand j’ai mentionné dans mon dernier article le handicap de la justice sociale, je n’ai pas mentionné que cela pourrait avoir des répercussions négatives. Avec Trump et les conservateurs prenant tout le pouvoir, après que la gauche a supposé qu’elle ne le perdrait jamais plus, leur réaction a été de se transformer. Ils s’éloignent des activités et des mentalités normales du marxisme culturel et évoluent en communistes sans complexes. Au lieu d’admettre que leur idéologie est un échec à tous égards, ils redoublent d’effort.
Lorsque cette évolution sera terminée, la gauche va recourir à des actions violentes à plus grande échelle, et elle le fera avec une conscience claire, car dans son esprit, elle combat le fascisme. Ironiquement, ce comportement des gens de gauche pourrait pousser les conservateurs vers un modèle fasciste. Les conservateurs pourraient décider de combattre la folie avec plus de folie.

Les médias traditionnels et les médias populaires, largement contrôlés par des éléments de gauche, ne font que verser de l’essence sur le feu, les grands experts et les personnalités médiatiques faisant régulièrement allusion à la «révolution» face à une Amérique «trumpiste». Mais voici une vérité : les gens s’en moquent.

Les médias alternatifs éclipsent aujourd’hui les médias mainstream. Leur temps prend fin.

Les gauchistes, y compris des groupes comme Black Lives Matter, sont également mal équipés pour combattre violemment un mouvement conservateur avec une vie d’expérience dans les armes et la volonté de les utiliser. Si la gauche saute dans le royaume de la révolution marxiste violente, elle perdra en Amérique. Cela dit, il y aura un coût.

Le coût pourrait très bien être l’héritage de la liberté que les conservateurs désirent protéger. Les médias alternatifs peuvent supplanter les médias mainstream, mais devrions-nous aussi devenir des médias mainstream dans le processus ?

Si, sous Trump, les conservateurs tombent dans cette tentation et exploitent le «cercle du pouvoir» qu’est le gouvernement pour exercer une domination au nom du blocage de la gauche, alors ils seront finalement aussi détruits.

Dans ce cas, l’Histoire ne se souviendra pas des conservateurs comme des combattants de la liberté se rebellant contre les machinations des globalistes, mais comme des «populistes» malfaisants, qui ont causé un effondrement économique mondial en rétablissant l’institution du fascisme. Les globalistes pourront revenir aux affaires quand la poussière sera retombée et utiliseront la fable de l’effondrement américain comme une histoire à raconter aux enfants pour le prochain siècle, rappelant que le nationalisme et la souveraineté sont les signes de la guerre et de la mort. Le conservatisme sera abhorré comme «déplorable», un idéal très laid, proche du nazisme.

À ce stade, les globalistes auront gagné, car aucune autre philosophie contraire au mondialisme n’existera plus jamais. Personne ne voudrait s’associer avec les «méchants» croque-mitaines de l’Histoire.
Comme je l’ai mentionné de façon constante, je n’ai aucune idée si oui ou non Donald Trump est conscient de ce piège potentiel. Je ne sais pas non plus s’il était sincère dans sa campagne ou a simplement dit aux gens ce qu’ils voulaient entendre. Pour le moment, sa considération pour des élites politiques néo-con et des banquiers de Goldman Sachs pour des places dans son gouvernement ne laisse pas une impression positive. Et son refus apparent de s’engager à poursuivre Hillary Clinton (que j’avais aussi prédit) pour ses crimes évidents est une sonnerie d’avertissement pour les défenseurs de la liberté.

Ma position est que le Mouvement de la Liberté doit toujours rester le Mouvement de la Liberté, si les conservateurs et les partisans de la souveraineté veulent une chance de survivre. Nous devons être prêts à rester aussi vigilants et critiques envers Trump, que nous l’aurions été avec Hillary Clinton. Et, s’il rompt ses promesses ou va à l’encontre de son serment à la Constitution, nous devons être disposés à partir en guerre contre lui, comme nous l’aurions fait avec Clinton.

Cela nous met dans une position ténue – combattre la gauche est déjà assez difficile. Aller contre Trump s’il sort de la ligne est pire, parce que nous pourrions également être étiquetés de gauchistes. C’est l’essence de la guerre de 4e Génération – pousser l’adversaire dans les cordes afin que chaque mouvement qu’il fait soit un sacrifice. Si l’adversaire n’est pas prudent, il pourrait juste se détruire lui-même.

Il existe un moyen de saper cette stratégie des élites. Comme conservateurs, nous devons traiter Trump comme un nouvel employé. Nous devons le mettre en probation et le surveiller, ne pas lui donner les clés du magasin le premier jour. Nous devons aussi continuer à éduquer les camarades conservateurs (et tous ceux qui ont le sens de l’écoute) que cette lutte est loin d’être terminée. En fait, elle vient de commencer. En fin de compte, notre stratégie doit être de permettre au Mouvement de la Liberté d’absorber l’Alt-Right, pas l’inverse. Et nous devons concentrer nos efforts et nos actions contre les grands globalistes et leurs organisations, plutôt que de nous concentrer uniquement sur la gauche régressive.

Les gens doivent comprendre que la vraie menace dans tout cela a été et sera toujours celle des globalistes. Au lieu de nous battre dans un théâtre futile de l’absurde, nous devons les combattre et les retirer de l’échiquier, où et quand ils montreront leur visage à la lumière du jour.

Brandon Smith

Note du traducteur 

Brandon continue à marteler son message. Ne pas s'arrêter à la victoire de Trump. Il faut continuer à faire pression sur Trump pour l'obliger à faire ce qu'il a dit. De même pour un Fillon à droite en France, qui a parlé du rôle du Bilderberg, s'est inscrit en faux sur le Russian bashing ou pour un Mélenchon qui, de temps en temps, se rappelle qu'il est de gauche. Ils doivent rester dans la ligne, la notre. À nous de ne pas leur faire un chèque en blanc.

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