mardi 6 février 2018

Comment réparer la doctrine de Défense nationale américaine

Article original de Dmitry Orlov, publié le 30 janvier 2018 sur le site Club Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

 

Le 19 janvier 2018, le général James Mad Dog Mattis a présenté publiquement la nouvelle stratégie de défense nationale américaine. Il a prononcé pas mal de mots, mais le résumé tient juste en deux points :

1. La guerre contre le terrorisme n’est plus. Puisque le terrorisme est maintenant un problème beaucoup plus grave dans le monde qu’il ne l’était lorsque la guerre contre le terrorisme a été annoncée pour la première fois après le 11 septembre 2001, elle n’a certainement pas été gagnée. Un autre problème est la quantité prodigieuse de trésors, de vies et de membres qui ont été gaspillés dans cette quête pire que futile. Mais les Américains vont maintenant faire ce qu’ils font toujours après une mésaventure militaire : déclarer la victoire, rentrer à la maison et se recroqueviller derrière deux océans en espérant que leur mésaventure ne les suivra pas chez eux. Le nouveau message de l’Amérique aux nombreuses victimes du terrorisme est « Démerdez vous ».



2. Le nouvel ennemi de l’Amérique est le couple sino-russe, un très grand pays eurasien. Les États-Unis dépendent de la Chine pour un grand nombre de choses et ne peuvent absolument pas se permettre de lui faire la guerre, mais qu’est-ce qu’un pays pauvre en faillite peut faire quand plus rien ne fonctionne ? Auparavant, les États-Unis étaient capables de jouer avec succès la Chine contre la Russie ou l’inverse (après que Henry Kissinger et Richard Nixon eurent reçu une ouverture de cet imbécile de Nikita Khrouchtchev, qui s’est aliéné Mao Zedong avec son attaque contre l’héritage de Joseph Staline). Mais maintenant « diviser pour régner » n’est plus possible non plus ; la nouveauté est « unissez vos ennemis en les faisant rire ». L’unification de la Chine et de la Russie a demandé un peu d’effort aux Américains mais c’est plus ou moins un fait accompli. Les faire rire était encore plus difficile, mais je pense que Mattis a fait du bon boulot.

Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Voici la pièce A : Les poches sous les yeux de Mad Dog. Impressionnant !

Si vous avez l’intention d’avoir des poches sous les yeux de cette taille, il y a deux façons de les cultiver. La première est de manger beaucoup d’apéros salés. Cela provoque de la rétention d’eau dans le corps, remplissant les différents espaces un peu lâche sous la peau, comme sous les yeux. La seconde est de boire beaucoup d’alcool. L’alcool fluidifie le sang, produisant un effet similaire. Maintenant, pour des raisons que je vais bientôt clarifier, je trouve qu’il est douteux que Mattis mange beaucoup de mini-bretzels, donc mon hypothèse de travail est que la devise de Mad Dog est : « mettre un peu de vodka dans son réservoir d’essence ».

En parlant de réservoirs, ses poches sous les yeux m’ont fait penser aux réservoirs de carburant externes sur le F-35.



En passant, ces réservoirs rendent cet avion tout à fait inutile. Il était censé faire tout ce que l’on voulait d’un jet, mais après plus de 1000 milliards de dollars dépensés pour son développement, il s’est avéré être une énorme déception. De plus, environ la moitié de ceux construits ont des défauts qui ne seront probablement jamais assez bien traités pour qu’ils puissent effectuer des missions de combat. Un de ses problèmes est qu’il n’a pas le rayon d’action dont il a besoin ; d’où les réservoirs de carburant externes. cela lui permet d’aller plus loin, mais détruit aussi ses qualités furtives. Il serait possible de les larguer au milieu du vol, cependant ; ou peut-être qu’ils tombent tout seuls. Peut-être est-ce un bug ou une fonctionnalité, qui sait ?

De même, Mad Dog pourrait se débarrasser de ses poches et rester toujours imbibé 24/7. Voici mon astuce pour Mad Dog : il devrait demander au Pentagone de lui procurer une caisse ou deux de préparation H, à environ 500 000 dollars le tube.



Il devrait judicieusement en appliquer sous ses yeux une heure ou deux avant chaque apparition publique. Mieux encore, il devrait la faire appliquer par l’un des assistants de son équipe, au cas où il ne boirait pas assez et commencerait à trembler, parce que vous ne voulez pas vous en mettre dans les yeux. Préparation H est très bon pour rétrécir les tissus enflés partout où ils peuvent surgir. Regardez George Soros : ses yeux sont complètement dégonflés.



Soros est définitivement un homme préparation H.

Premier problème résolu

Pendant ce temps, le problème des États-Unis qui ne disposent pas d’un avion de chasse de nouvelle génération permettant la supériorité aérienne est un problème majeur. Vous voyez, de la façon dont l’armée américaine opère, si elle ne peut pas établir la supériorité aérienne sur un théâtre d’opérations, elle ne peut même pas engager un combat. Et en se préparant à affronter le couple sino-russe, ce serait la clé, car les Russes et les Chinois sont parfaitement heureux de garder toute l’Eurasie et peut-être l’Afrique pour eux tout en laissant les Américains soigner leurs poches sous les yeux du côté délabré et démodé de la planète. Pour paraître suffisamment menaçants, les États-Unis doivent continuellement faire pression sur tout le monde en maintenant de nombreuses bases militaires en Eurasie et en organisant de nombreux exercices militaires.

Les États-Unis aiment aussi maintenir une guerre ou deux en permanence, et pour ce faire, l’armée américaine doit suivre la recette de ce qu’elle appelle le succès : contrôler l’espace aérien, bombarder l’ennemi et ensuite seulement envoyer quelques bottes sur le terrain pour les opérations de nettoyage et pour sécuriser la zone. Les militaires de ce genre sont devenus peu nombreux et ont perdu le moral, car beaucoup de leurs « membres » ont été arrachés en patrouillant dans des zones auparavant sécurisées (et re-sécurisées et re-re-sécurisées…). Dès lors l’accent a été mis sur le bombardement aérien (comme à Raqqa et Mossoul, que les Américains ont transformés en friches parsemées de gravats et imprégnées de la puanteur de la mort).



La première étape de la prise en charge de l’espace aérien est essentielle et le fiasco du F-35 rend cette stratégie très incertaine. Même si les bugs pouvaient être assez bien résolus pour l’envoyer au combat, le chasseur russe SU-35 peut littéralement voler autour en cercle.



D’autres nouveaux systèmes de défense aérienne russes, tels que le S-400, qui se vend comme des petits pains, peuvent efficacement protéger de vastes zones contre toute incursion américaine.



Sans un moyen d’établir leur supériorité aérienne, les États-Unis ne pourront pas se mettre en travers du chemin du couple sino-russe. Par conséquent, la nouvelle doctrine de Défense nationale américaine n’a pas de dents.

En parlant de dents, observez la pièce B.

Je ne pense pas que Mattis ait des dents non plus. Il a des prothèses dentaires qui tremblent dans sa bouche pendant qu’il parle. Cela explique son marmonnement et son zézaiement. J’ai observé ce phénomène à de nombreuses reprises lors de visites dans des maisons de retraite. En passant, cela renforce mon hypothèse que ses yeux sont gonflés à cause de la vodka plutôt que par des apéros salés : les aliments croquants ne sont pas une bonne idée quand on porte des prothèses dentaires.

Voici mon conseil pour Mad Dog : il devrait demander au Pentagone de lui procurer une caisse ou deux de Fixodent, à 500 000 dollars pièce.



Il devrait aussi penser à la retraite. C’est un peu tard pour lui et pour l’armée américaine. Il devrait être en train de bercer son âme dans le sein d’Abraham, sans essayer de formuler des doctrines de défense nationale bricolées sur un coin de table.

En tout cas, deuxième problème résolu.

Troisièmement, j’aimerais aussi régler le vrai problème. Je voudrais proposer une autre stratégie de défense nationale des États-Unis, une stratégie qui fonctionnera réellement. Elle est remarquablement courte et simple, et elle tient en seulement trois mots : « Restez chez vous ».

Les cinq stades de l'effondrement 

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

1 commentaire:

  1. Pas terrible pour une fois l'article de Dmitry Orlov. L'humour forcé est un peu lourd et tourne autour du pot alors qu'habituellement il frappe dans le mille avec subtilité.
    Merci à l'auteur de ce blog pour ces nombreux articles intéressants

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