mercredi 28 mars 2018

Le grand déballage

Article original de James Howard Kunstler, publié le 23 Mars 2018 sur le site kunstler.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

L’architecture fantastique de John Martin

Avec le printemps, les choses se fissurent; le grand déballage a commencé. Le retournement au FBI et au ministère de la Justice a été si rapide que même le New York Times s’est tu sur la collusion avec la Russie – en omettant de rapporter ce qui semble avoir été qu’un échelon supérieur du FBI complètement politisé a mené une intrusion dans les élections de la campagne 2016, et a ensuite travaillé furtivement mais laborieusement à défaire le résultat des élections.



Le silence inquiétant enveloppant le DOJ une semaine après le renvoi d’Andrew McCabe – et avant la publication du rapport de l’inspecteur général du FBI – me suggère l’idée qu’un grand jury est sur le point de se réunir et que des accusations sont en cours, pas nécessairement venant du bureau du procureur spécial Robert Mueller. Les preuves déjà publiées sur les machinations du FBI et les interventions en faveur de Hillary Clinton et contre Donald Trump ne semblent pas belles à voir quelque soit l’angle, et le seul étonnement vient du fait que cela prenne tellement de temps pour que quelqu’un de l’agence y réponde.

McCabe a quitté sont bureau et, semble-t-il, il a été lâché par ses propres collègues. Ne pensez pas un seul instant qu’il va juste s’en aller sous un coucher du soleil. Pendant ce temps, Peter Strzok, Lisa Page, Bruce Ohr, ont été renvoyés à leurs études au FBI en attendant que d’autres têtes tombent et passent devant le grand jury. James Comey est sur la touche et mal parti avec en vue la gestion de de sa propre situation juridique (de toute évidence, mentir à un comité du Congrès). Et en orbite au-delà de la gravité du FBI, se cachent ces deux autres canailles, John Brennan, ancien chef de la CIA (maintenant beau parleur sur CNN), et James Clapper, ancien directeur du renseignement national, un nouveau poste redondant dans la matrice des servies de renseignement du Deep State (et aussi un autre baratineur sur CNN). Brennan en particulier a émis des menaces sur Twitter à l’encontre de M. Trump, suggérant qu’il pourrait lui-même se trouver juridiquement sous pression.

Aucun de ces fonctionnaires n’a encore conclu une transaction pénale, pour autant qu’on le sache publiquement, mais ils sont tous, à coup sûr, dans de sales draps. La culpabilité peut ne pas s’arrêter avec eux. Des tombereaux de preuves indiquent une campagne coordonnée comprenant la Maison Blanche d’Obama et le Comité National Démocrate derrière Hillary Clinton. Robert Mueller pose même sur la photo à la fois à l’extrémité Uranium One et à l’autre extrémité concernant les activités de son vieil ami, M. Comey. Le plus significatif de tous, le procureur général Jeff Sessions n’a pas été viré lui, mais il reste enveloppé de silence et de mystère alors que ce mélodrame se joue, tic, tac, tic, tac.

Rien de tout cela ne rend le président Trump plus rassurant. Son manque de respect du décorum reste aussi impressionnant que son manque apparent de bon sens. Mais il a travaillé contre la plus intense campagne de calomnie coordonnée jamais vue contre un chef de l’exécutif et son courage, au moins, est impressionnant. Ce qui se joue pour lui et le corps politique, ce sont les finances de la nation, et la queue du chien économique qui est remué par la finance. La baisse de 724 points d’hier du Dow Jones Industrial Average ne risque pas d’être un évènement fortuit, mais le début de la chute en cascade dans la gueule impitoyable de la réalité – la réalité c’est que presque tout est mal évalué.

Il y a beaucoup de dysfonctionnements visibles par tous pour suggérer que les marchés financiers ne peuvent plus supporter la contrainte de l’irréalité. Entre les guerres commerciales en plein essor et l’adoption par le congrès cette semaine d’un projet de loi sur des dépenses financières suicidaires, vous voudriez vous mettre les doigts dans les oreilles pour ne pas être assourdis par le grondement des marchés qui dégringolent. Une chute de 40 à 75% des marchés boursiers laissera beaucoup de gros poissons parmi le 1% les fesses à l’air sur la plage à mesure que la marée va baisser. Mais le menu fretin et les anchois souffriront aussi, car l’activité économique réelle diminue en réponse à la chute des marchés. Et puis la Réserve fédérale se portera à la rescousse avec un QE-4, ce qui va très fortement conduire le dollar vers l’inutilité. Le résultat: une nation avec une blessure purulente à la poitrine, tourbillonnant autour du drain en route vers un pandémonium politique.

James Howard Kunstler

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